Psychothérapie (s)

Je reçois à Paris (dans le 12e) et au Sud de la Seine-et-Marne.

Durée, tarif, fréquence, et autres modalités se décident ensemble

A noter qu’aux côtés des accompagnements psychothérapeutiques « classiques » et des supervisions, je propose également des accompagnements de soutien, généralement brefs, en lien avec certaines situations précises (par ex. parents en questionnements d’un·e enfant trans ou non-binaire ; couple en questionnements en lien avec une transition de genre ; pré ou post coming-out ; pré ou post opérations (Gender-affirming surgery)…).


Quelques mots néanmoins sur certaines des convictions et des principes qui animent ma pratique psychothérapeutique :

Pourquoi et comment ?

Un constat, inscrit dans les fondations : la difficulté, voire l’incapacité, de la majorité des approches psychologiques classiques à sortir du paradigme de la pathologie, du déficit, de l’anormalité.

Les difficultés de la majorité des formations de psys classiques à penser la relation comme thérapeutique, à cesser de la mettre au service de théories (plus ou moins obsolètes) censées décrire, classer, expliquer, les personnalités comme les conduites. Conséquence : une psychologie normative, obsédée par la norme et le normal ; une psychologie d’experts, persuadés de mieux connaître « leurs patient.e.s » que « leurs patient.e.s » eux-mêmes… ; bref, une psychologie qui explique en partie le nombre considérable d’errances thérapeutiques, de personnes qui n’ont pas rencontré des psychothérapeutes mais des dogmes et des postures paternalistes ou maternalistes, le plus souvent infantilisantes, voire toxiques.

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D’où un chemin d’élaboration d’une psychologie et d’une approche thérapeutique résolument a-normatives. Les normes y sont pensées et questionnées, non comme repères, mais pour mieux comprendre leurs influences. Elles sont en effet aux sources de très nombreuses souffrances, qu’on prétend « individuelles », bien qu’elles n’aient pas pour origine quelque dysfonctionnement au sein de la personne, mais les confrontations, souvent violentes, de ces personnes avec des institutions ou des systèmes (pédagogiques, culturels, familiaux, scolaires, professionnels…) qui les contraignent, les amputent, les blessent, mettent en danger leur identité, leur sensibilité, leur singularité et leur autonomie. Une attention, ainsi, à ne pas dé-socialiser et dé-politiser un certain nombre de dimensions…

D’où un chemin et une approche visant donc à sortir du paradigme du déficit, de la pathologie, de l’anormalité, y compris quand il semble se présenter plein de bienveillance (comme par exemple avec le concept de « surdoué », qui ne libère les personnes ainsi « diagnostiquées » du champ de la médecine que pour mieux les inscrire dans d’autres cases aussi désingularisantes et normatives).

D’où une approche particulièrement soucieuse donc de ne pas poursuivre l’invisibilisation, dominante encore dans notre société XXIe siècle, des violences subies par de très nombreux•ses enfants et jeunes adultes, et de ne pas faire passer, comme une partie de la psy (-chologie / -chiatrie / -chanalyse) classique l’a fait et le fait encore, les modes de défense et de réactions pour des symptômes de dysfonctionnements psychiques.

[Au sujet du paradigme de la pathologie, quelques ressources :
Jeter les outils du maître : nous libérer du paradigme de la pathologie (N. Walter)
Le concept de neurodiversité ou l’éloge de la différence (B. Chamak)
Eléments pour une psychothérapie adaptée à la diversité trans* (D. Medico) ]

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D’où un chemin et une approche vigilantes, méfiantes même, envers les catégories, les concepts, les diagnostics (hyperactivité, TDA, TOP…) qui par bien des aspects individualisent des problématiques inter-individuelles, enferment dans des nosographies, font passer pour des symptômes de maladies des conduites de défense, des réactions à des environnements et situations menaçantes ou toxiques – en posant rarement, car là est l’essentiel, la question du sens des conduites et la question des réels bénéfices pour la personne concernée de telles « étiquettes », aussi possiblement stigmatisantes que soignantes.

[Sur certaines de ces dimensions, cf. notamment : Pourquoi les personnes / personnalités anti-autoritaires sont-elles diagnostiquées « malades mentales » (B. E. Levine) ]

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D’où une approche extrêmement soucieuse de travailler à lever tous les obstacles à l’auto-détermination et à l’autonomisation, à renforcer les capacités d’empuissancement (empowerment), y compris sur la dimension psychothérapeutique, qui vise à seconder la personne dans la recherche et la perception de ce que sont et seront ses chemins les plus aptes à prendre soin d’elle-même, à utiliser la singularité de ses manières de percevoir, de penser, de ressentir, pour les vivre en ouvertures, en puissances, en liens, et non en failles où la violence du monde vient sans cesse effracter l’être. Soucieuse donc des potentiels thérapeutiques, parfois sous-estimés, d’un grand nombre d’activités et de pratiques (artistiques, militantes, sportives, festives, numériques…) déjà présentes dans la vie de la personne concernée. Ce qui évidemment n’exclut pas d’arpenter des chemins inédits et de recourir à des ressources propres aux champs psys (j’en ai quelques unes dans mon panier…).

Des chemins inédits : parce que dans la conscience, comme dans l’identité et dans le temps, du mouvant, du trouble, du fluide. Qu’il ne s’agirait pas de vouloir arrêter, fixer ou achever à tout prix quand ça n’est pas désiré. Profiter au contraire de la fluidité de la parole, du récit, des échanges, pour tenter de suivre la fluidité de l’être, son inachèvement permanent, ses possibles re-naissances et/ou transitions.

[Sur l’une de ces dimensions, cf. Rituel d’amplification du monde et La poésie est une arme chargée de futur]

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Parmi les dimensions également en travail dans mon approche : la vision que notre culture porte sur le suicide et les personnes suicidaires. Je partage les constats qui ont conduit Alexandre Baril à considérer le suicidisme comme une forme d’oppression. Les personnes suicidaires subissent en effet de nombreuses violences oppressives (constantes « injonctions à la vie et à la futurité » ; privation de leur autonomie ; jugements négatifs et culpabilisants sur leurs pensées et ressentis ; négation de leur légitimité et de leurs choix ; traitements sans consentement visant à modifier leur fonctionnement psychique ; infantilisation ; silenciation ; etc.). Ces violences non seulement ne sont pas thérapeutiques mais provoquent l’inverse de leur intention déclarée : isolement, silence et suicides réalisés en étant encore plus soucieux que nul ne s’en doute et ne s’en inquiète. Un fort souci, donc, ici, de vigilance, pour permettre aux personnes suicidaires d’exprimer en confiance, en liberté, en empouvoirement, les ressentis, pensées, émotions, qui les conduisent à penser au suicide.

[Sur ce sujet, cf. Un modèle révolutionnaire de prévention du suicide. Interview d’Alexandre Baril. et Les personnes suicidaires peuvent-elles parler ?

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Bref, dans quelque dimension que ce soit, une approche résolument « personne-affirmative » (donc LGBTQIA+ affirmative), centrée sur ce qui libère et nourrit la capacité de chacun·e d’entre nous à se connaître et à se définir.

[Une ressource sur l’approche trans-affirmative, en particulier…].

Pour qui ?

L’espace thérapeutique habité par cette approche est donc particulièrement ouvert et sensible :

  • à la neurodiversité et à la psychodiversité. Aux problématiques liées à des parcours et fonctionnements mentaux, intellectuels, sensoriels, relationnels… atypiques et a-normés, qu’ils aient été ou non, de manière plus ou moins heureuse, décrits avec certains concepts classiques (hyperactivité, haut potentiel, hypersensibilité, TDA, Asperger, etc.).
  • aux dimensions politiques, écologiques, spirituelles et existentielles si souvent ignorées par les approches psychologiques classiques.
  • aux adultes qui se questionnent sur leur(s) orientation(s), sur leur(s) identité(s), ou qui sans soutien ont du mal à les vivre, les vivifier, les défendre face à certaines attaques.
  • aux parents qui se questionnent quant aux questionnements de leur(s) enfant(s), aux parents en difficulté(s) avec les atypismes et/ou les difficultés de leurs enfants et qui cherchent à comprendre comment elles et ils perçoivent et comprennent le monde et leur monde, et comment les aider à utiliser leur esprit pour cheminer, avec les autres, vers eux-mêmes.
  • à toutes les personnes qui sont en trouble avec le monde. Troublées : que les troubles soient en nous ou dans les espaces que nous habitons, qu’ils soient dans le genre, dans les relations aux autres, dans les espaces familiaux ou professionnels. Tous les troubles. Les troubles arc-en-ciel de la queering psychology, les troubles colorés de nos eaux intérieures quand les bouleversent les sentiments, les émotions et les pensées des autres. Les troubles gris-normes des institutions grises et des gens gris qui les habitent et veulent tout contraindre à leur modèle. Les troubles gris foncé des fantômes familiaux. Et les troubles obscurs, ceux qui survivent encore au sein des personnes victimes de violences, au sein des personnes jadis attaquées ou envahies par des relations et comportements toxiques.
  • à toutes les personnes qui, pour survivre à ces violences, ont recouru à des modes de défense qui ont été longtemps, et sont encore parfois, comme les « troubles dissociatifs » par exemple, au mieux ignorés, au pire perçus comme des symptômes de pathologies.

[Sur certaines de ces dimensions, cf. What Does « Queering Psychology » Mean ? ]


Deux questions-réponses…

  • Est-il exact que je reçois surtout des personnes victimes de stress minoritaire (stress chronique résultant de l’appartenance à une catégorie socialement marginalisée, telles les personnes racisées, sexisées, non valides-minces-cis-hetero, etc.) et appartenant globalement à la communauté queer ?

Oui. C’est exact. Notamment parce que je considère qu’il existe suffisamment de psys qui peuvent accueillir les personnes non victimes de ce type de stress, … et beaucoup trop de psys qui sont responsables d’une partie de ce stress pour les personnes qui en sont victimes.

  • Suis-je formée à la sexologie ?

Non. Sensibilisée à la sexologie, oui, mais j’ai abandonné le projet d’une formation « classique », puisque la majeure partie du contenu enseigné s’inscrit dans une perspective cis-heterocentrée. Quand la sexologie officielle et universitaire aura définitivement fini de réduire, à l’image de notre culture, la sexualité à « pénis dans vagin », il redeviendra peut-être possible de se former de manière moins sauvage. En attendant… (je me forme de manière sauvage, et tente d’apporter ma petite pierre à la construction d’une sexologie queer).

Psychothérapie - Image Totoro nuit

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