J’aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent, leur cœur se balancer
J’aime les gens qui disent, et qui se contredisent, et sans se dénoncer
J’aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger
J’aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté
J’aime leur petite chanson
Même s’ils passent pour des cons
J’aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas « comme il faut »
Ceux qui avec leurs chaînes, pour pas que ça nous gêne, font un bruit de grelot
Ceux qui n’auront pas honte, de n’être au bout du compte, que des ratés du cœur
Pour n’avoir pas su dire : « délivrez-nous du pire et gardez le meilleur »
J’aime leur petite chanson
Même s’ils passent pour des cons
J’aime les gens qui n’osent, s’approprier les choses, encore moins les gens
Ceux qui veulent bien n’être, qu’une simple fenêtre, pour les yeux des enfants
Ceux qui sans oriflamme, et daltoniens de l’âme ignorent les couleurs
Ceux qui sont assez poires pour que jamais l’histoire leur rende les honneurs
J’aime leur petite chanson
Même s’ils passent pour des cons
J’aime les gens qui doutent, mais voudraient qu’on leur foute la paix de temps en temps
Et qu’on ne les malmène jamais quand ils promènent leurs automnes au printemps
Qu’on leur dise que l’âme fait de plus belles flammes que tous ces tristes culs
Et qu’on les remercie, qu’on leur dise, on leur crie : « merci d’avoir vécu! »
Merci pour la tendresse
Et tant pis pour vos fesses
Qui ont fait ce qu’elles ont pu.
Anne Sylvestre